Septembre 2001


Les installations nucléaires exposées aux risques de chute d'avion

Mise à jour le 26 septembre 2001 : Schéma d'une zone d'impact potentiel - fichier joint ci-dessous, page 14)
Note d'information WISE-Paris du 19 septembre 2001 actualisée le 22 septembre 2001, format PDF (14 pages - 352 Ko)

WISE-Paris, 19 septembre 2001

[Mise en ligne le 19/09/2001]

Les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone ont abattu aussi les procédures classiques d'évaluation du risque. Dans le cas des installations nucléaires, il apparaît clairement que l'approche internationale, résumée en France par deux Règles Fondamentales de Sûreté (RFS) applicables aux réacteurs et aux autres installations, est caduque : celle-ci se base sur un raisonnement probabiliste où un risque très grave mais très peu probable est admis comme " acceptable ".

Cette vision a conduit à ne retenir, pour le dimensionnement des installations nucléaires, que le risque de chute accidentelle d'aéronefs de petite taille, plusieurs centaines de fois moins significatifs à l'impact et moins chargés en kérosène que les avions de ligne " utilisés " par les terroristes aux États-Unis.

En dépit du ton rassurant adopté par les autorités de sûreté françaises (démenties par des experts de la sûreté en France comme par les spécialistes de l'Agence internationale de l'énergie atomique), le risque est bien celui d'un accident majeur : outre le fait que les réacteurs ne sont pas conçus pour résister à un choc de cet ordre, les experts du bâtiment s'accordent à dire qu'aucune construction d'acier et de béton ne peut être garantie contre l'impact d'un avion lourd chargé en carburant. Dans le cas de l'enceinte d'un réacteur nucléaire, ceci pourrait conduire à un scénario de relâchement de radioactivité comparable à celui de Tchernobyl.

Mais le danger le plus grand vient sans conteste des installations de retraitement de La Hague, qui concentrent un inventaire de matières radioactives qui dépasse largement celui de toutes les centrales nucléaires françaises réunies. WISE-Paris a calculé qu'un scénario d'accident grave dans une seule des piscines de refroidissement du combustible irradié à La Hague pourrait conduire à un relâchement de radioactivité dont l'impact équivaudrait à plusieurs dizaines de fois celui de l'accident de Tchernobyl.

La chute volontaire d'un avion commercial sur La Hague, hypothèse toujours jugée " improbable " par COGEMA mais devenue aujourd'hui " plausible ", pourrait déboucher sur un tel scénario. Pas plus que les réacteurs et peut-être moins encore, les installations de La Hague ne sont dimensionnées pour résister à ce risque. L'écrasement d'un grand avion sur La Hague pourrait en outre détruire d'autres parties de l'usine telles que les stockages de déchets du retraitement de haute activité et de plus de 80 tonnes de plutonium au prix de conséquences dépassant l'imagination.

Note d'information WISE-Paris du 19 septembre 2001 actualisée le 22 septembre 2001, format PDF (14 pages - 352 Ko)

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